Écrire.
Effacer.
Écrire.
Effacer.
Écrire.
« Allez… Cette fois, c’est la bonne. »
Voilà donc à quoi ressemblait ma routine avant de poster ce post.
À passer mon temps à non pas me demander pourquoi je me lançais (à nouveau) dans l’aventure d’un blog en 2025, mais plutôt à chercher comment bien le faire.
Parce qu’en vrai, effectivement, le pourquoi, il était simple : ça me démangeait.
J’avais besoin de reprendre cet espace qui était déjà le mien il y a maintenant plus de vingt ans.
Ce petit bout d’internet ouvert un certain 28 octobre 2004, et que j’avais laissé à l’abandon durant trop longtemps, au point de faire disparaître tous les mots qui avaient squatté ce nom de domaine en quatre lettres après octobre 2017.

Mais voilà, si manifestement, je m’entêtais à payer encore chaque année une dizaine d’euros pour une fierté numérique qui n’intéresse plus vraiment grand monde à ce jour (car oui, il fut un temps où avoir son nom de domaine en .fr ou .com, c’était important pour certaines), c’était surement parce qu’au fond de moi, je savais qu’à un moment, l’étincelle reviendrait d’elle-même pour que je me décide enfin à en refaire quelque chose.
Et nous revoilà donc, un 28 octobre, entrain d’écrire un « premier » article.
Hello world.
Maintenant, les grandes phrases : écrire ici, c’est un acte militant, voire politique.
C’est prendre conscience que je vais parler dans le vide, et d’être totalement en accord avec ça.
C’est m’acheter un peu de liberté, d’espace mentale pour ne pas m’obliger à correspondre à ce qu’un algorithme attend de moi aujourd’hui, pour mieux se contredire demain. De ne pas être en compétition avec mes proches et d’illustres inconnus quand je poste une vidéo, une photo ou une story.
Ecrire autant de mots sans aucune pression, là, maintenant, à mon âge, c’est prendre conscience que de toute façon, je suis déjà perdant face à la fragmentation du temps libre.
En 2004, je postais des choses sans me douter que ça pouvait m’ouvrir des portes, des opportunités.
Avoir une ligne éditoriale, c’était à l’encontre même du projet initial.
Vers 2006-2007, quand on m’a qualifié pour la première fois d’influenceur, j’ai pouffé de rire : j’écrivais avec mes potes et pour mes potes, à quel moment mes propos devaient finalement avoir une valeur pour une stratégie de communication.
Puis les choses ont évoluées : à un moment, ce qui était attendu, c’était de poster des images carrées sur un réseau social.
Ou d’être en Top Tweet.
D’avoir plus de 301 vues sur Youtube.
D’avoir son podcast sur la homepage d’iTunes.
D’être à l’origine d’une trend TikTok.
D’avoir le meilleur prompt.
J’ai commencé à écrire en 2004 pour que des gens me lisent sur l’ordinateur du salon, et je reviens en 2025 en étant moi-même un de ces personnes qui a du mal à passer plus de 3 minutes sur la même application de son smartphone.
Bref.
Ouvrir (ou avoir) un blog en 2025, c’est prendre la décision de reprendre du temps pour choisir mes mots.
D’accepter le décousu.
Me dire que l’important n’est pas de savoir si j’ai une audience pour tel ou tel article, mais juste sortir des idées et des pensées de ma tête, en faisant le pari qu’un jour, quelqu’un lira ça par hasard.
De tout mettre en oeuvre pour ne justement pas m’inquièter du manque de réactions, de like, de partage, de commentaires. Tout ça, ça dégage.
L’important, pour moi, c’est de retrouver le plaisir d’entendre mes doigts taper sur le clavier. De structurer les lignes, d’avoir visuellement l’impression d’avoir « créer » un truc.
J’avais envie de retrouver cette insouciance et ce plaisir à « faire » quelque chose.
Et si mon prochain post est dans trois jours ou six mois : tant pis, tant mieux.